Ce matin avait lieu en mairie de Nanterre une réunion sur la SLSPD (Stratégie Locale de Sécurité et de Prévention de la Délinquance) axé sur la délinquance des mineurs

16 octobre 2012 | Education, La politique de la ville

Ci-dessous mon intervention en présence notamment du Préfet, du Procureur, du Conseil Général, et du Maire de Nanterre.

Zacharia Ben Amar au CLSPD

La prévention du décrochage scolaire, de l’absentéisme et des exclusions était au cœur du CLSPD de  l’année dernière.

Cette année encore, c’est une thématique essentielle car on constate que la déscolarisation s’accompagne très souvent d’une rupture sociale dont une des manifestations est l’occupation de l’espace public.

Trop de jeunes en âges scolaires sur le temps scolaires sont dans les rues à Nanterre !

Sur la base d’un diagnostic partagé,  la ville et l’Education nationale dans une relation ancienne et qui se renforce sur le second degré ont décidé de travailler ensemble à l’élaboration d’une solution à ce phénomène croissant.

Les élèves doivent  nécessairement être accompagnés pendant les périodes d’exclusion. Pour répondre à cette exigence, la ville et l’Education nationale ont conclu une convention de partenariat le 20 mars 2012.

Il s’agit là d’une évolution forte de la position de la Municipalité de Nanterre d’intervenir sur un temps qui est de la responsabilité de l’Etat. Cette évolution témoigne de notre engagement avec nos partenaires à lutter contre le décrochage scolaire et les conséquences trop fréquentes de l’exclusion : désœuvrement, déscolarisation, parfois définitive, et spirale de la délinquance.

Cette convention prévoit un dispositif d’accompagnement des élèves sanctionnés par une mesure d’exclusion temporaire. Sous pilotage de la veille éducative, elle se traduit par l’inscription du  jeune dans un parcours personnalisé de réussite articulant temps scolaires et sociaux, avec pour objectifs :

– d’éviter la rupture du lien institution /jeunes/parents

– d’apaiser les tensions pour l’élève, la classe, les parents

– de créer les conditions d’une nouvelle alliance éducative

– de redonner du sens aux apprentissages

– de rétablir l’estime de soi

– de définir un projet personnel d’avenir et d’orientation

A présent, cette convention doit trouver une déclinaison à l’échelle de chaque établissement et des quartiers de la ville. C’est ainsi que nous travaillons actuellement avec deux établissements, André Doucet et République, afin d’ajuster avec chacun d’eux la convention à leurs besoins et de parvenir à déterminer les moyens nécessaires à sa mise en œuvre.

Des efforts restent  toutefois à faire dans la lutte contre le décrochage scolaire, dans deux domaines : l’accompagnement à la fonction parentale d’une part, et le renforcement du service public de l’éducation dans les quartiers sensibles d’autre part.

  • L’accompagnement à la fonction parentale (fiche 10 dela STSPD).

Les parents ont bien entendu un rôle majeur à jouer, mais ils sont souvent démunis confrontés aux comportements de leurs enfants. Il est ainsi primordial de travailler à rétablir la confiance entre parents/enfants/institutions.

Des actions existent comme l’intervention d’une thérapeute de famille de « l’Espace Santé Jeune » qui reçoit au centre médico-social du Parc un grand nombre de parents.

Mais, toujours dans le cadre d’un partenariat renforcé, nous devons développer et poursuivre la cohérence de l’ensemble des interventions dans ce domaine.

Il a ainsi été proposé lors du dernier Groupe local de prévention (GLP) de ce moi d’octobre de créer un groupe spécifique, lui-même rattaché au GLP, et dont l’objectif est de réfléchir à des actions dans les domaines du soutien à la parentalité et de la lutte contre les incivilités aux abords  des établissements scolaires.

Le GLP  a établi la composition et les objectifs précis de ce groupe de réflexion.

Il sera composé de représentants de chaque collège, afin d’harmoniser les pratiques, d’un inspecteur de circonscription afin d’impliquer les écoles élémentaires, et des services référents pour la ville.

Il visera à mettre en œuvre des actions d’accompagnement à la fonction parentale et de prévention des incivilités, et de violence en milieu scolaire

  • Le renforcement du service public de l’éducation dans les quartiers sensibles comme celui du Parc (fiche 5 du Plan parc).

Nous avions identifié des besoins dans le plan d’action spécifique au Parc signé en 2011, et qui se traduisaient notamment par un besoin en termes de professionnels : médecin scolaire, assistante sociale dans les deux collèges, reconstitution des équipes RASED, maintien des postes d’assistants d’éducation et adultes relais dans les deux collèges.

Force est de constater malheureusement que les équipes n’ont pas été renforcés avec par exemple  une baisse toujours constante dans le quartier du Parc de la scolarité des 2,5 ans alors que la natalité est identique depuis 10 ans. Il s’agit maintenant d’une priorité du nouveau ministre de l’Education Nationale. Il en va de même pour les RASED et la médecine scolaire. Les jeunes du Parc et de Nanterre ont même du subir la disparition d’un service Public au combien important pour leurs avenir  celui du Centre d’Information et d’Orientation.

Pour cette rentrée Nanterre a très peu bénéficié des nouveaux dispositifs d’Etat ou de Postes supplémentaires. Le collège Evariste Galois sera le seul établissement à être doté d’un auxiliaire de prévention et de sécurité. Afin d’atteindre ensemble nos objectifs j’espère que Nanterre pourra bénéficier dés l’année prochaine de la nouvelle politique du gouvernement en matière d’Education.

Je vous remercie

Zacharia Ben Amar

Maire Adjont de Nanterre

  1. 2 Réponses à “Ce matin avait lieu en mairie de Nanterre une réunion sur la SLSPD (Stratégie Locale de Sécurité et de Prévention de la Délinquance) axé sur la délinquance des mineurs”

  2. C’est bien beau tout ça, mais quels moyens la ville est-elle prète à investir dans un contexte d’austérirté et de réduction des dépenses publiques et des dotations aux collectivités?
    pour l’instant c’est la réussite éducative et ses postes précaires qui investissent le champ du décrochage et agissent avec les partenaires.

    Par Jean-Luc VILLIN le 20 Déc 2012

  3. Nous aurons en effet des arbitrages à réaliser. Je pense que l’Education et la lutte contre le décrochage doivent rester une priorité absolue et ne pas être une marge de manœuvre liée à la situation économique. Il s’agit de l’avenir des jeunes Nanterriens. C’est la position que je porte ici mais également en interne à la Municipalité. Il n’est pas possible de tenir des discours sur l’Education comme nous faisons depuis des années à juste titre et utiliser la crise ou la participation de Nanterre au fond de péréquation pour réduire notre ambition dans ce domaine. Nous sommes attachés à la force de L’Education Nationale mais la ville a aussi un rôle à jouer dans la réussite des enfants.

    Par Zacharia Ben Amar le 21 Déc 2012

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