Assises jeunesses : intervention en conseil municipal du 19 décembre 2006

19 décembre 2006 | Education

Cher(es) collègues,

18 mois maintenant qu’un travail de réflexion a été engagé sur la question de la jeunesse. De nombreuses initiatives ont eu lieu ces derniers mois dans toute la ville, dont le but était d’impulser un véritable dialogue autour et avec la jeunesse de Nanterre.

Tous les acteurs ont été mobilisés : le tissus associatif, l’éducation Nationale, les équipes de la mission locale, les clubs de prévention, des spécialistes de cette question, et bien évidement les services municipaux qui ont fortement contribué à toutes ces initiatives. Je pense que nous pouvons vivement les en remercier, d’autant plus qu’il ne s’agit que d’un début…

N’oublions que nous avons réaffirmé cette priorité dans cette même enceinte en 2004, bien avant la révolte dans les banlieues, bien avant la crise du CPE. Il ne s’agissait pas d’une posture de circonstance, comme d’autres qui s’aperçoivent subitement que la jeunesse existe, qu’elle a des angoisses et des préoccupations spécifiques.

Car il y a dans notre pays une politique gouvernementale de mépris vis-à-vis des jeunes. Et nous avons cherché à nous en démarquer localement, en montrant qu’il y avait des amalgames intolérables et d’autres méthodes que la répression et la stigmatisation.

A Nanterre, le dialogue n’est ni une fin en soi, ni une mise en scène. Il s’agit d’un préalable car le plus dur est devant nous. Il faut maintenant passer à la phase opérationnelle. Il faut agir. Mieux et plus efficacement. Car nous avons pu constater samedi dernier, lors du point d’étape des assises jeunesse, l’exigence de nombreux jeunes, l’attente de concrétisation des promesses et parfois, reconnaissons-le, l’exaspération de certains. Plus les attentes sont grandes, plus la responsabilité de ceux qui s’engagent est importante. Des engagements ont été pris, ils devront être tenus.

Pas seulement sur L’ENGAGEMENT CITOYEN, nécessaire mais pas suffisant. Pas seulement sur l’ACCES AU DROITS mais aussi sur L’EPANOUISSEMENT INDIVIDUEL, LA REUSSITE SCOLAIRE et l’INSERTION PROFESSIONNELLE.

Pour avoir une politique de la jeunesse digne de ce nom, il faut travailler sur ces trois axes. Car c’est par ce travail que nous favoriserons ce qui doit être l’ambition d’une politique de la jeunesse : l’autonomie et l’insertion dans le monde des adultes.

Cela suppose donc de notre par une véritable réflexion sur nos modes d’accompagnement des jeunes, les moyens nécessaires aux différentes étapes de leur autonomie et les partenariats indispensables pour avoir une véritable capacité d’intervention.

Pour l’avenir, nous devrons surtout être particulièrement vigilants sur la place des mineurs et notamment des 11 – 15 ans dans les processus participatifs. Samedi dernier, tout le monde l’a constaté, ils étaient les grands absents. La sociologue Joëlle Bordes a elle-même fait le constat. Les socialistes avaient alerté, depuis le début du processus, sur ce problème. La citoyenneté n’est pas seulement un droit, c’est aussi une pratique. Et nous maintenons qu’un processus en direction des mineurs ne peut être identique à un processus en direction des majeurs, tout simplement parce que les problématiques ne sont pas les mêmes et que ce sont nos instances de participation qui doivent s’adapter et construire une véritable pédagogie de la participation.

Pour les socialistes, ce déficit démocratique des mineurs à Nanterre devra être mieux pris en compte dans la réflexion à l’avenir.

En ce qui concerne les majeurs, la reconnaissance de leur statut d’adulte est une condition nécessaire à leur conquête de l’autonomie. La jeunesse ne doit pas être enfermée dans une infantilisation des attentes mais, tout au contraire, avoir accès à un véritable accompagnement vers l’autonomie sociale et professionnelle : orientation, qualification, logement, santé, emploi, accès aux droits, dans le respect de ses projets de vie.

Cela implique une clarification des interlocuteurs, une rigueur dans la gestion des propositions, un temps annuel de bilan et de débat entre tous les partenaires mais aussi avec tous les jeunes adultes, dans leur diversité de projets et de préoccupations.

Ecouter et tenir sa parole, c’est la clé de la reconquête de la confiance des jeunes en la politique que nous appelons de nos vœux. Ce qui à la vue des dernières enquêtes nationales d’opinion demeure un vaste chantier.

Merci.

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