Vœu du Conseil municipal de Nanterre sur la situation scolaire et les conditions de la rentrée 2018
18 juin 2018 | Au conseil Municipal, Education
Depuis plusieurs semaines, des associations de parents d’élèves se mobilisent face à la dégradation des conditions d’enseignement dans plusieurs groupes scolaires. Les revendications des parents, soutenues et relayées par l’équipe municipale auprès de l’Education nationale, portent principalement sur le non remplacement des enseignants absents, et les annonces de fermetures de classes à la rentrée 2018.
Face à un taux élevé d’absentéisme des enseignants, qui s’explique en partie par la persistance de l’Education nationale à nommer des enseignants débutants ou contractuels dans des écoles qui nécessiteraient au contraire un personnel expérimenté, le nom remplacement de ces enseignants absents atteint des proportions préjudiciables à la scolarité des enfants.
Plusieurs exemples témoignent de cette situation. A l’école La Fontaine, une enseignante de CM2 a été absente pendant 4 mois, sans être remplacée. A l’école du Centre, il a fallu 3 mois pour remplacer une enseignante de CE2. A l’école Lucie Aubrac, les élèves d’une même classe ont connu jusqu’à 6 remplaçants différents depuis la rentrée. Bien d’autres cas identiques pourraient être cités.
Dans le même temps, les mesures de carte scolaire annoncées par la direction académique des services de l’Education nationale des Hauts-de-Seine à l’approche de la rentrée de septembre 2018, suscitent de vives inquiétudes.
Dix fermetures de classes sont envisagées. Elles se traduiront par une hausse significative des effectifs, atteignant jusqu’à 32 élèves par classe en moyenne dans certaines écoles. La moitié des établissements visés par ces fermetures de classes sont situées en réseaux d’éducation prioritaire (REP) ou présentant des fragilités sociales importantes, ce qui rend ces mesures d’autant plus incompréhensibles et inacceptables.
Il faut rappeler que la ville de Nanterre compte quatre quartiers « Politique de la ville », et sur 47 écoles, 28 sont classées en REP ou REP+, ce qui devrait conduire à reconnaître les besoins spécifiques de notre territoire et à mettre les bouchées doubles en mobilisant beaucoup plus de moyens que pour des villes qui ne sont pas confrontées à cette situation.
La détérioration du climat scolaire touche également les collèges et lycées de Nanterre. Ces établissements sont directement impactés par les absences d’enseignants non remplacées, et la disparition programmée des Centres d’Information et d’Orientation dans le cadre du projet de loi « Pour la liberté de choisir son avenir professionnel ».
La réalité de ces faits va à l’encontre des discours d’autosatisfaction du Ministre de l’Education nationale. La généralisation des politiques d’austérité appliquée aux services publics n’épargne pas l’Education nationale, et a pour conséquence de rendre encore plus difficile les conditions d’enseignement, en particulier dans les quartiers populaires.
La ville de Nanterre, qui a fait de la réussite éducative l’une des priorités de son action, tient à alerter les pouvoirs publics de la réalité de cette situation et à exiger des mesures rapides.
C’est pourquoi, le conseil municipal de Nanterre réuni en séance le 12 juin 2018 demande au Ministère de l’Education nationale :
- le renforcement des moyens de remplacement et la création de postes d’enseignants supplémentaires sur le territoire de Nanterre,
- l’annulation des fermetures de classes injustifiées compte tenu de l’état des effectifs et du contexte social de certaines écoles ;
- le maintien des décharges de direction pour les écoles maternelles Gorki et La Fontaine ;
- le maintien d’un service public national d’orientation et le transfert du CIO de Nanterre sur son territoire communal.